« Cette jupe porte mon prénom - Sophie - brodé en gros à l’intérieur. Elle est plissée, faite en toile de patronage, et un bâti (on voit si on agrandit) reprend exactement le trait du crayon de couturière. C’est Armine qui me l’a faite. Et je lui ai donné l’autorisation de la commercialiser. Je suis partie d’un modèle à elle, et j’ai demandé à ce que ce soit comme un brouillon. Le plus naïf possible. Comme un essai définitif, voyez. Et léger. Je m’étais dit qu’un jour j’aiderais Armine à cause d’une phrase qu’elle m’a dite le jour où elle m’a abordée dans la rue, il y a un an : « On venait de nulle part et on ne connaissait personne ». Quelques mois plus tard, je suis passée devant la boutique et je suis rentrée. Armine m’a raconté son périple depuis l’Arménie. A 11 ans elle dessine une chapelle et elle gagne un concours d’art, et du coup un voyage à Chasse sur Rhône, hébergée chez le maire. Retour à Erevan. Puis de nouveau Paris, école de mode. Elle empoche tous les prix. Elle se fait la main chez les autres et ouvre une boutique-atelier à Paris. Dans mon travail, on rencontre beaucoup de gens cyniques, alors ça fait du bien de revenir à la source, dans l’honnêteté illimitée d’Armine. Longue vie à cette jupe. It means : someone did it for me. »

Sophie